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Crise post-électorale en Côte d’Ivoire : un épisode marquant de décembre 2010 et la vérité que tout le monde connaissait
La crise post-électorale en Côte d’Ivoire, qui a suivi le second tour de l’élection présidentielle du 28 novembre 2010, reste gravée dans les mémoires comme une période sombre de manipulation et d’injustice.
Si la communauté internationale, emmenée par la France et ses alliés, s’était empressée de proclamer Alassane Ouattara vainqueur, une large majorité des Ivoiriens savait que Laurent Gbagbo avait remporté ces élections. Ce déni de démocratie, orchestré au mépris de la souveraineté du peuple ivoirien, a entraîné une série de tensions et de violences.
Une attaque symbolique contre l’ONUCI
Le 28 décembre 2010, un convoi de l’Opération des Nations Unies en Côte d’Ivoire (ONUCI) a été attaqué à Yopougon. Composé de trois véhicules transportant 22 Casques bleus, le convoi a été encerclé par une foule en colère. Un soldat a été blessé au bras, et un véhicule incendié. Cet acte traduit le ras-le-bol d’une partie de la population, qui voyait l’ONUCI non pas comme une force de paix, mais comme un outil de pression internationale au service d’intérêts étrangers.
Grâce à l’intervention du général Philippe Mangou, chef d’État-major des Forces ivoiriennes de défense et de sécurité, la situation a été maîtrisée. Mais le message de la foule était clair : la présence de l’ONUCI et son rôle dans cette crise étaient vivement contestés.
La CEDEAO, entre médiation et menace
Parallèlement, une délégation de trois chefs d’État de la CEDEAO (Pedro Pires, Ernest Bai Koroma et Yayi Boni) était à Abidjan pour tenter de débloquer la situation politique. Portant un message du sommet extraordinaire de la CEDEAO tenu à Abuja, cette délégation appelait Laurent Gbagbo à céder le pouvoir à Alassane Ouattara. Mais pour beaucoup d’Ivoiriens, cette pression internationale était perçue comme une ingérence orchestrée par la France, avec la complicité de certains pays africains.
Les Ivoiriens n’étaient pas dupes : ils savaient que leur volonté démocratique avait été piétinée par des puissances étrangères et leurs relais régionaux, déterminés à installer un président jugé plus conforme à leurs intérêts géopolitiques et économiques.
Une élection controversée et un peuple lucide
Le Représentant spécial du Secrétaire général des Nations Unies pour la Côte d’Ivoire, YJ Choi, avait certifié les résultats en faveur d’Alassane Ouattara. Pourtant, sur le terrain, la réalité était toute autre : une large partie de la population savait que Laurent Gbagbo avait gagné, et que les résultats avaient été tronqués. Ce sentiment de trahison a nourri un climat de défiance et de résistance face à une communauté internationale jugée partiale et manipulatrice.
Une leçon pour l’avenir
Cet épisode de la crise ivoirienne reste un rappel poignant des dangers de l’ingérence étrangère dans les processus électoraux africains. La démocratie ne peut s’épanouir sous la contrainte ou la manipulation. Pour les Ivoiriens, cette période symbolise non seulement un combat pour la vérité, mais aussi pour la souveraineté et la dignité de leur nation.
Il est essentiel que l’histoire retienne ce moment où un peuple, conscient de la manipulation dont il était victime, a eu le courage de se lever et de dire non à l’injustice. Les élections de 2010 en Côte d’Ivoire ne furent pas seulement une lutte pour le pouvoir, mais aussi un révélateur des forces invisibles qui s’efforcent encore de contrôler le destin des peuples africains.